Communications stratégiques et la riposte européenne à ses défis
et concurrents dans les balkans occidentaux
La stratcom de l’UE est-elle réellement stratégique?
Diplômée de droit international de l’Université Paris II Panthéon Assas,
de relations internationales de l’Institut des Hautes Etudes Internationales de Paris
et d’études européennes du Collège d’Europe
By adopting a “challenge and response” structure, this article focused on the way the EU tackles the challenges it faces as a result of the growing presence of China, Russia, Turkey and the Gulf States in the Western Balkans; questioning the extent to which the EU has the capacity and willingness to tailor its strategy to the specific challenges present in the different regions of this area, where different competitors are more or less influential. More precisely, the challenges undermining the democratic transition of the region and the EU’s image - such as strategic communication propaganda and disinformation; Russian energy dependence; Turkish and Russian religious diplomacy as well as the rapidly growing Chinese presence - were extensively analyzed. Then, the EU’s response and strategy to these was qualitatively and quantitatively assessed to find that there is a great gap between the EU’s and its competitors’ strategies. The latter’s being much more aggressive than the one of the EU and, often, more impactful. Despite some progress made and the revival of the enlargement process, aiming to preserve its leading position in the Western Balkans, the EU’s response was found to lack coordination leading to a strategy accompanied by huge money spending but does not lead to the desired results.
Par l’adoption d’une structure “challenge et response”, cet article se focalise sur la manière dont l’UE relève les défis auxquels elle est confrontée du fait de la présence croissante de la Chine, de la Russie, de la Turquie et des Etats du Golfe dans les Balkans occidentaux; en s’interrogeant sur la capacité et la volonté européenne d’adapter sa stratégie aux défis spécifiques des différentes régions des Balkans occidentaux, où différents concurrents ont plus ou moins d’influence. Plus précisément, les défis qui sapent la transition démocratique de la région et l’image de l’UE - telles que la propagande et la désinformation; la dépendance énergétique russe; la diplomatie religieuse turque et russe ainsi que la présence croissante de la Chine dans la région - ont été analysés en profondeur. Ensuite, la riposte et la stratégie de l’UE vis-à-vis de ces défis ont été observées et évaluées de façon qualitative et quantitative afin de constater qu’il existe un écart important entre la stratégie défensive employée par l’UE et la stratégie offensive de ses concurrents qui leur donne plus de visibilité et souvent, plus d’influence. Malgré quelques progrès réalisés et la relance du processus d’élargissement, visant à conserver sa position de leader dans les Balkans occidentaux, le manque de coordination dans la riposte de l’UE a mené à une stratégie qui peut être caractérisée par des dépenses considérables mais qui ne parvient pas à atteindre les résultats souhaités.
* Cet article se fonde sur sa thèse de Master accomplie lors de ses études post-universitaires au Collège d’Europe entre 2017-2018, avec le soutien du professeur Antonio Missiroli.