Administrative Law / Droit administratif 2010 France

Administrative Law / Droit administratif

France

Pascale Gonod

Professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne, Université de Paris I

The consultative function of the Council of State has been renewed by the constitu­tional revision of 2008, through an extension of law proposals, mechanism which is today complete and enforced; the traditional consultative function of the Coun­cil of State, that of the counselor of the government, still exists and has been used dur­ing the legislative procedure at the end of which the Executive intends, contrary to the opinion of the Council of State, to adopt a law which will generally prohibit the wearing of the integral veil. The reform of the organisation and the functioning of the administrative jurisdiction is still progressing: the decree of the 22nd of Feb­ruary 2010 contains measures intended to facilitate dispute treatment, and is part of the wider movement towards a progressive reconfiguration of administra­tive jus­tice. In accordance with the hierarchy of norms, the mechanism concerning the for­mulation of a priority question of constitutionality is adopted through the promul­gation of the law of the 10th of December 2009 and the publication of the decree of the 16th of February 2010, and the Council of State which has reached with the first ques­tions the Constitutional Council, seems considering to adopt a large concep­tion of that transmission’s conditions. Moreover, the administrative ju­risdiction has decided the invocability, by individuals, of Community directives when, in case of non-transposition, they are precise and unconditional, returning to its previous case law. The judge has also intervened within the framework of the reform of the judi­cial map, by exercising control of the acts realising it, as concern­ing the organisa­tion of the public service of justice and deepens even more the function of the ad­min­istrative judge of the contract which is brought to that of the judge of validity of contracts within the framework of disputes of full jurisdiction. The administrative organisation experiences transformations, not only in terms of territories, but also at the level of central administrations.

La fonction consultative du Conseil d’Etat a été renouvelée par le jeu de la révision constitutionnelle de 2008, par une extension aux propositions de loi, dispositif qui est aujourd’hui complet et mis en œuvre; la fonction consultative traditionnelle du Conseil d’Etat de conseiller du gouvernement continue à être mise en œuvre, et l’a été dans le processus législatif au terme duquel l’exécutif entend, contre l’avis du Conseil d’Etat, faire aboutir une loi d’interdiction générale du port du voile in­té­gral. La réforme de l’organisation et du fonctionnement de la juridiction adminis­tra­tive progresse encore[1]: le décret du 22 février 2010 comporte des mesures propres à faciliter le traitement des litiges, et s’inscrit dans le mouvement plus ample d’une reconfiguration progressive de la justice administrative. Au titre de la hiérarchie des normes, le dispositif relatif à la formulation d’une question priori­taire de constitutionnalité est arrêté du fait de la promulgation de la loi du 10 dé­cembre 2009 et la publication du décret du 16 février 2010, et le Conseil d’Etat qui a saisi des premières questions le Conseil constitutionnel, semble entendre adopter une conception large des conditions mises à cette transmission. Par ailleurs, la ju­ri­dic­tion administrative a décidé de l’invocabilité des directives communautaires par les particuliers, dès lors que, non transposées, elles sont précises et incondi­tion­nelles, revenant sur sa jurisprudence antérieure. Le juge est également intervenu dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire, en opérant un contrôle des actes la réalisant, en tant que portant sur l’organisation du service public de la justice et ap­profondit encore la fonction du juge administratif du contrat qui est portée à celle de juge de la validité des contrats dans le cadre du contentieux de la pleine ju­ri­dic­tion. L’organisation administrative connaît des mutations, non pas seu­le­ment sur le plan des territoires, mais également au niveau des administrations cen­trales.